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La CFDT prête à porter la voix des salariés aux élections chambre

D’après la MSA, plus de six contrats de salarié agricole sur dix sont à durée déterminée en 2022.

Les salariés agricoles seront eux aussi appelés à voter pour les élections en chambre d’agriculture en janvier 2025. La CFDT s’inquiète de leur participation.

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Si les syndicats d’exploitants agricoles ont déjà lancé la campagne des élections professionnelles de janvier 2025, la CFDT, syndicat de salariés, s’est elle aussi lancée dans la course électorale, ce 19 décembre 2024. Le syndicat relève un enjeu prépondérant : la participation. En 2019, lors des précédentes élections professionnelles aux chambres d’agricultures locales, le taux de participation des salariés de la production agricole (collège 3a) était tombé à 10,17 %. Et celui des salariés des groupements professionnels agricoles (collège 3b), ne dépassait pas les 19 %.

Un chiffre catastrophique, qui avait encouragé les pouvoirs publics à « proposer de réduire le corps électoral », rappelle la CFDT Agri-Agro. L’objectif ? L’améliorer mécaniquement en diminuant de moitié le nombre d’électeurs, exigeant six mois d’activité sur l’année de référence. Cette proposition n’avait pas plus à la CFDT qui rappelle s’y être « vertement opposée ».

Pour elle, le fait que seule la moitié des salariés agricoles puisse voter (car il faut avoir cumulé une activité d’au moins trois mois entre juillet 2023 et la fin de juin 2024), « met en lumière directement la précarité structurelle de ces filières ».

Six contrats sur dix en CDD

Cette faible participation pourrait s’expliquer par le nombre de saisonniers importants et de contrats à courte durée, traduisant d’un désengagement politique et social des salariés vis-à-vis de la filière.

D’après la MSA, plus de six contrats de salarié agricole sur dix sont à durée déterminée en 2022, et plus de quatre salariés sur dix ont eu un contrat de trois mois ou moins la même année. Et ce, alors même que les « chiffres utiles de la MSA 2024 » intègrent dans la rubrique « salarié agricole » les salariés des organismes de service, de la coopération et d’autres activités, moins sujets à la saisonnalité que les exploitations agricoles.

Alors pour la CFDT, syndicat majoritaire des salariés agricoles, le second enjeu reste de pouvoir peser au sein des chambres d’agriculture.

Malgré les six sièges qui sont accordés aux salariés sur la trentaine d’une chambre d’agriculture départementale, la CFDT compte bien faire peser sa voix : « C’est là le second enjeu pour les candidates et candidats de la CFDT Agri-Agro : être présents et intervenir dans les sessions et dans les bureaux pour convaincre une agriculture en transition de penser salariat, au-delà de la précarité. »

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